mardi 24 mars 2009

difficulté de levé de fonds


Vos réactions :à propos des difficultés de levée de fonds des sociétés innovantes


Jean-Pierre Largillet, le 23 mars 2009

A l'occasion de la MiniKonf sur le thème de la levée de fonds, Alexandre Pascal, ingénieur, pointe les éléments qui lui semblent renforcer les difficultés de levée de fonds hormis les critères d’éligibilité, le caractère innovant, le marché potentiel ou la compétence de l’équipe.

"La levée de fonds : outils et astuces" :c'est sur ce thème qu'interviendra demain Pierre Callède, avocat, à l'occasion d'une MiniKonf de l'incubateur PACA Est. Il y a quelques jours, l'incubateur sophipolitain TELECOM ParisTech EURECOM avait également débattu sur ce sujet qui intéresse tous les porteurs de projets et les créateurs d'entreprises innovantes. Alexandre Pascal, ingénieur, a ainsi développé un point de vue intéressant dans une "Réaction" à l'article de présentation de la miniKonf. Voici cette réaction qui pointe plusieurs éléments venant renforcer les difficultés.

"Je m'adresse au juriste que vous êtes, il y a plusieurs points qui me semblent renforcer les difficultés de levée de fonds hormis les critères d’éligibilité, le caractère innovant, le marché potentiel ou la compétence de l’équipe."

"À commencer par l’usage qui veut que certains artefacts tels que le pacte d'actionnaires et la transformation de la structure SAS en directoire et conseil de surveillance permettent de contourner les règles qui régissent traditionnellement le fonctionnement des sociétés commerciales. Des clauses telles que celle de la vente forcée et bien d’autres encore qui seraient illégales dans les statuts, sont habilement traitées dans le pacte. La dilution des actionnaires fondateurs sous prétexte que la continuation de l’objet social prime (et que le tour précédent avait été volontairement sous-dimensionné) etc."

"Par ailleurs, il vaut en convenir, l’innovateur n’est pas de facto un entrepreneur et peu formé pour devenir le dirigeant de l’entreprise. L’innovateur évalue le potentiel de son innovation par le prisme des critères technique et distinctif des offres de ses concurrents. Le capital immatériel de demande, ‘’Capital client’, n’est pas encore constitué. Le plus souvent l’innovateur perçoit la réussite de son entreprise par le potentiel de chiffre d’affaires qu’elle représente, mais ce n’est pas lui qui le concrétisera !"

"Le but des apporteurs de capitaux n’est pas le même que celui de l’entrepreneur. Les financiers investissent dans les sociétés innovantes à court terme (3 à 5 ans). La valorisation qui prime est le capital immatériel IP et le capital immatériel R&D. Si le potentiel du marché est exprimé dans le business plan, il démontre des pistes commerciales futures. L’approche des investisseurs est plutôt : la valo pré-money est de 3.5 millions d’euros, j’investis 30% post-money, soit 1,5 million d’euros. Mon TRI sur ce secteur est de 5 à 7 dans les 3 à 5 prochaines années. Ma fourchette de revente est 25 à 35 millions d’euros. Aura-t-il des acquéreurs à ce prix ? Pas sûr... "

"Je refais le calcul avec un plan de dilution si le TRI minimum n’est pas atteint… Le but des financiers est surtout de faire croître les deux valeurs (IP et R&D) une amorce commerciale de quelques M€ de CA (même à perte) afin de constituer une offre alléchante et céder le tout à une entreprise bien implantée sur son marché et qui dispose des infrastructures, d'une équipe marketing, d'un réseau commercial, de la logistique, etc. Pour qu’un acheteur soit intéressé, il devra estimer si son investissement sera rentable au regard des marges dégagées par le chiffre d’affaires promis !"

"Un collectif d’entrepreneurs relate dans un livre "Financiers complaisants pratiques inavouables", ce qui semble bien ne pas être que des accidents de parcours, mais plutôt devenu un mode de gestion. Son contenu est également disponible en ligne. Les faits s’apparentent davantage à des manœuvres dolosives et au détournement d’entreprise".

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